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À peine les négociations ont-elles abouti entre les syndicats de médecins libéraux et la Sécurité sociale, que les pharmaciens emboîtent le pas pour voir leurs conditions d’exercice et de rémunération évoluer. C’est dans un climat bien particulier – en cette période de flou politique – que l’avenant 1 à la convention nationale pharmaceutique a été signé le 10 juin entre la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam). Les discussions, accélérées par la dissolution de l’Assemblée nationale, ont débouché sur un premier accord entre la FSPF et l’Assurance maladie.
Quels changements pour les pharmaciens ?
Tout d’abord, un accompagnement financier est prévu pour soutenir l’accès aux soins. Ainsi, les officines en difficultés seront éligibles à une aide pouvant atteindre 20 000 €. Un soutien dont 1 000 à 2 000 pharmacies pourraient bénéficier. Par ailleurs, les astreintes et gardes de « nuit profonde », entre minuit et 6h du matin, donneront lieu à un nouvel honoraire dédié. De plus, les pharmaciens verront leurs missions de santé publique renforcées. Ainsi, les tests rapides de dépistage d’une angine ou d’une cystite pourront être réalisés en officine et mener à la délivrance éventuelle d’un antibiotique à partir de la fin du mois de juin. Un acte pharmaceutique rémunéré à hauteur de 10 € en cas de résultat négatif, 15 € en cas de résultat positif. Une manière de rationnaliser, à la fois, les consultations auprès des médecins, mais également l’utilisation des antibiotiques. Par ailleurs, les pharmaciens pourront recevoir une prime de 400 € afin de les inciter à vérifier que les vaccins des patients sont à jour et à délivrer des kits des dépistages du cancer colorectal. De plus, une rémunération exceptionnelle du même montant est prévue pour soutenir les bilans de médication pour les patients âgés et polymédiqués. Afin de favoriser la substitution de médicaments biologiques par leurs biosimilaires, de nouveaux forfaits seront désormais proposés. Outre ces nouveautés, des outils numériques seront testés pour lutter contre les fraudes aux médicaments en identifiant des ordonnances non conformes. Elles permettront de développer une solution performance qui se verra ensuite généralisée à l’ensemble des officines.
La FSPF prévoit ainsi que chaque pharmacie devrait en moyenne bénéficier de 50 000 €. « C’est pour ne pas aggraver la situation économique des officines, que plus de 80 présidents et présidentes de syndicats départementaux ont démocratiquement choisi de garantir cette rémunération supplémentaire au réseau officinal, avec de premiers effets dès 2024 », précisait la fédération pour justifier cette décision quelque peu anticipée.
Crédit photo : skynesher