Actualités
La crise du logement neuf pèse toujours plus sur le secteur du bâtiment. À l’occasion de son dernier point de conjoncture, la Fédération française du bâtiment a dressé un tableau sombre de l’activité des professionnels sur les premiers mois de l’année. Le nombre de mises en chantier a fléchi de 13,9 % sur les 5 premiers mois de l’année, par rapport à la même période un an auparavant. Près de 260 000 logements ont été mis en chantier en rythme annuel, soit un niveau inférieur au point bas de la crise des années 1990 (270 logements). Les nouvelles ne sont pas meilleures sur le front des permis de construire, qui sont un indicateur avancé de l’activité à venir. À fin mai, les autorisations étaient en recul de 10,7 % sur un an.
Point historiquement bas
La construction de locaux non résidentiels est, elle, un peu moins déprimée. Si le total de la surface commencée atteint également un point historiquement bas, à un peu plus de 21 millions de m² sur un an, le recul n’est « plus » que de 3,7 % sur les 5 premiers mois de 2024 rapportés à la même période de 2023. La note de la FFB souligne, par ailleurs, une reprise de la commande publique avant les législatives, avec notamment une hausse de 4,5 % des surfaces commencées de bâtiments administratifs sur 3 mois à fin mai. Du côté de la rénovation, la baisse de régime s’est, en revanche, confirmée. Plombée par la révision du dispositif MaPrimeRénov’, l’activité en entretien-amélioration n’a progressé que de 1,7 % au 1er trimestre 2024, par rapport au 1er trimestre 2023, hors effet prix.
10 mesures pour inverser la tendance
Dans ce contexte morose, l’emploi décroche. Le retournement de la demande a fait perdre environ 25 000 postes au secteur du bâtiment entre le 1er trimestre 2023 et le 1er trimestre 2024, dont 16 000 emplois salariés. Des indicateurs qui confirment la réalisation d’un « scénario du pire » déjà évoqué par la FFB. Celle-ci anticipe, en effet, une chute d’activité de 21 Md€ en volume entre 2022 et 2025, accompagnée de la perte de 150 000 emplois dans le secteur et de l’ordre de 300 000 dans la filière. Pour inverser la tendance, la Fédération propose 10 mesures parmi lesquelles le rétablissement d’un Prêt à Taux Zéro (PTZ) universel, le rétablissement d’un dispositif de soutien à l’investissement locatif, le maintien de MaPrimeRénov’ au-delà du 1er janvier 2025, l’adaptation de l’objectif « ZAN » aux réalités des territoires et l’arrêt de la surenchère réglementaire, avec notamment un décalage des étapes à venir de la RE2020.
Crédit photo : MEEKO MEDIA