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Régulièrement, l’Apec, l’Agence pour l’emploi des cadres, réalise des sondages sur les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes. Le dernier en date « Argent, carrière, sexisme : des inégalités persistantes… » nous rappelle que si la situation tend à s’améliorer, les inégalités restent tenaces. D’un point de vue salarial, d’abord, les cadres masculins gagnent encore, en moyenne, 12 % de plus que leurs homologues féminins. Dans le détail, on note que cette différence est de 2 % pour les moins de 35 ans, de 12 % pour les 35-44 ans, de 15 % pour les 45-54 ans et enfin, de 21 % pour les plus de 55 ans. À profil identique, l’écart se réduit un peu, mais atteint tout de même 7 % (11 % pour les plus de 55 ans). Un taux qui n’a quasiment pas varié sur les 5 dernières années.
21 % de postes de direction
Les écarts se creusent donc tout au long de la carrière, ce que d’ailleurs confirme cette étude qui met en lumière les difficultés éprouvées par les femmes cadres pour accéder aux postes à responsabilité. En moyenne, 33 % des cadres féminins occupent des postes de responsables hiérarchiques contre 46 % pour les hommes. A contrario, dans la catégorie des « Experts n’ayant pas de responsabilité hiérarchique, ni d’animation d’équipe », les femmes sont bien plus représentées que les hommes (34 % contre 23 %). Enfin, seuls 21 % des cadres de direction sont des femmes. Rappelons au passage que ce sondage a été réalisé auprès d’un échantillon de 2 000 cadres représentatif des cadres du secteur privé français.
Concilier vie personnelle et vie professionnelle
Aujourd’hui, très peu d’entreprises estiment nécessaire d’engager un budget pour réduire les inégalités, notamment salariales, entre les hommes et les femmes (2 % des TPE, 5 % des PME, 14 % des ETI et grands entreprises). En outre, à la question « Dans votre entreprise, avez-vous connaissance d’inégalités d’accès entre femmes et hommes pour des postes de management et de direction ? », moins de 10 % des cadres et responsables interrogés répondent par l’affirmative (2 % dans les TPE, 5 % dans les PME et 13 % dans les ETI-GE). « Le plafond de verre est encore un objet de déni dans beaucoup d’entreprises », en concluent les auteurs de l’étude.
Pour autant, l’entreprise n’est pas seule responsable de ces inégalités. On note ainsi que 45 % des cadres femmes avouent rencontrer des difficultés à concilier leur vie personnelle et leur vie professionnelle, soit 5 points de plus que les hommes. Un taux qui grimpe à 59 % en présence d’un enfant de moins de 5 ans. L’étude rappelle à ce propos que lorsqu’un enfant est malade et doit être gardé à domicile, 44 % des femmes cadres affirment s’en charger le plus souvent contre seulement 16 % de leurs homologues masculins. Une inégalité dans la sphère domestique qui nourrit celle de la sphère professionnelle et qui n’est pas sans conséquence sur la santé des femmes cadres. 65 % d’entre elles précisent, ainsi, éprouver une intense fatigue (contre 43 % pour les hommes), un niveau de stress intense (54 % contre 43 % pour les hommes) et un sentiment d’épuisement professionnel (54 % contre 42 % pour les hommes).
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