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Après l’inflation et le ralentissement économique mondial qu’elle a provoquée, c’est l’instabilité politique, née des dernières élections législatives, qui est venue nourrir l’inquiétude des Français. Une inquiétude que le Boston Consulting Group (BCG) a mis en lumière dans une récente étude sur le ressenti des consommateurs de 5 pays d’Europe (Royaume-Uni, Allemagne, Danemark, Suède et France).
Les Français, toujours plus inquiets que les autres
Les équipes de BCG ont interrogé les Français, juste après les élections législatives. Et sans surprise, compte tenu des fractures sociétales qu’elles ont révélées et de l’absence d’une majorité absolue à l’Assemblée, 75 % d’entre eux considéraient que l’atmosphère du pays était mauvaise. Un taux de défiance très élevé, comparé à celui de nos voisins allemands (64 %), britanniques (59 %) ou encore danois (37 %). « Les Français ont également une opinion moins favorable que la moyenne sur l’économie (67 % contre 49 %) et sur le climat culturel et social (50 % contre 40 %). Plus de la moitié (55 %) se montrent pessimistes quant à la nature et au changement climatique, contre une moyenne européenne de 48 % », précisent les auteurs de l’étude. L’inflation continue également de les préoccuper, plus de 60 % d’entre eux estiment qu’elle pourrait rester élevée au second semestre 2024 alors que dans le même temps leurs revenus devraient stagner.
Des incidences sur la consommation
Même si l’inquiétude portée par l’instabilité politique ne sera mesurée qu’en fin d’année, BCG s’est intéressé aux comportements de consommation des Français sur les 6 premiers mois de 2024. Une période pendant laquelle près de 7 consommateurs sur 10 affirmaient avoir déjà lever le pied pour faire face aux hausses de prix.
Dans le détail, les auteurs de l’étude notent que 37 % des personnes interrogées ont concentré leur effort de consommation sur des produits de première nécessité. Sur les 11 familles de produits étudiées par BCG (alimentation, produits ménagers, boissons, parapharmacie, électroménager, divertissement…), seule « l’alimentaire » a ainsi vu son volume de dépenses augmenter (+5 %) au cours du 1er semestre 2024. Une hausse intervenue malgré le fait que les consommateurs ont essayé de réduire leurs dépenses alimentaires « en achetant moins, en recherchant des offres et en passant à des marques moins chères », insiste BCG.
Une hausse des dépenses alimentaires qui a conduit les Français à rogner sur les autres budgets. Et au palmarès des secteurs les plus affectés se trouve l’habillement dont le volume de dépenses a reculé de 38 % : 45 % des consommateurs affirmant avoir réduit leur volume d’achat. Les consommateurs ont également déclaré avoir revu à la baisse leurs dépenses en snacks (-30 %) et en alcool (-24 %). Les dépenses consacrées aux produits de luxe ont également été rognés (-23 %), comme celles des jouets et divertissements (-19 %) ou du petit électroménager (-18 %).
Crédit photo : Miljan Lakic